mercredi 5 novembre 2014

« Coffrer n’est pas jouer chapitre 14 » par Necromongers

Attendez ! Moi aussi j’ai vu « les Aventuriers de l’Arche perdue » ! Mais Indiana Jones n’est pas dans le coin pour nous filer un coup de main !
Indiana ? Non, ça c’était le nom du chien… je vous rassure aussi, Dracu n’est pas à la solde des nazis… mais on a une partie de l’énigme avec nous : toi ! Et l’idéal aurait été d’empêcher que chaque pièce du puzzle puisse se trouver à l’Esperanza ce soir. Mais ça c’est un combat passé que je viens de perdre. Nous allons devoir composer autrement car le temps nous manque.
Pendant un court instant, le regard de Helsing quitta ce monde et navigua jusque dans les brumes des Carpates. Van remonta en mémoire jusqu’au temps premier de Vlad. Aux prémices de la légende qui fût sienne, alors qu’il n’était encore que le prince héritier d’un royaume soumis aux Ottomans. On pouvait toujours refaire le point entre son père Vlad II Le Dragon (ou Vlad Dracul) et lui-même, Vlad III L’empaleur, ils n’en restaient ni plus ni moins des Draculea. Et quoi qu’en fit l’histoire, la dynastie vit naître, en un pacte, la terreur des siècles à venir.
Savez-vous ce qui nous attend à… l’Esperanza ? demanda Alphonse d’un demi ton laissant épiloguer bien plus…
Comme son nom l’indique, c’est un lieu saint où l’espoir domine. Mais il peut être tout autre chose selon l’activité qu’on décide d’y mener. Et faire coïncider plusieurs éléments ayant des pouvoirs magiques sur un lieu comme celui-ci, revient à définir une nouvelle prophétie, et un nouveau départ. En l’occurrence, transformer Dracula en un nouveau dieu sanguinaire.
Alphonse avala sa salive bruyamment. Il ne comprenait absolument rien à toute cette histoire, mais le ton grave et presque résigné de Van Helsing résonnait comme un doute solennel. Le cahotement quelquefois brusque du véhicule les faisait se dandiner l’un sur l’autre, en se frictionnant les épaules par à-coups. Et puis, les questions… toujours les questions qui appellent des réponses…
On va jusqu’à l’Esperanza en camionnette ? Ça voudrait dire que c’est dans le coin ? C’est quand même bizarre, j’ai jamais entendu parler de ce truc-là moi, ni même ma mère d’ailleurs. Et c’est assez incroyable cette histoire qu’elle soit mêlée à tout ça quand on y pense, qu’est-ce que ma mère vient faire dans tout ça, et les autres vieilles là ? Non mais y’a sûrement une explication plausible et un peu plus sensée que tous ces trucs simili vieillots sortis tout droit des productions de la Hammer, non parce que…
HÉ ! On t’a jamais appris à respirer où à raconter moins de conneries ? Les faits sont là ! Que tu y croies ou pas ne changera rien à l’affaire ! Tu crois peut être qu’on peut changer le pass… OH MERDE ! Je n’y avais pas pensé !
Les yeux d’Alphonse s’ouvrirent comme des agates sans dessin, les pupilles de Van comme des oursins sans fonds.
DOC BROWN ! Bien sûr !
Il fouilla dans sa poche intérieure comme on cherche un talisman perdu avec panique… et en sortit fébrilement une petite carte de visite. Il la tourna, la retourna, encore et encore et pesta.
DOC BORDEL !
Mais enfin… vous faites quoi ? Vous parlez de qui ? demanda Alphonse.
Un espace inconsidéré posa son frein sur l’attente déconsidérée de l’opportun alibi que Van était en train de se faire à l’aise blaise… la carte était vierge. Il ne comprenait pas. Il commença à jurer à voix basse quelque peu excédé par son intuition qui tombait à l’eau. Ce n’était pas possible, il était certain de son souvenir, de la rencontre et de la carte laissée par le Doc. Alphonse le regardait attentivement en tentant de ne pas perdre patience car sa question restait sans réponse… mais ce fut plus fort que lui.
Mais enfin ! Vous allez me répondre oui ? Quel est le problème ?
Van le dévisagea d’un grincement des yeux, comme si l’air frottait les nuages pour sonder un arc électrique.
PARCE QUE TU SAIS LES RÉSOUDRE LES PROBLÈMES TOI ? de colère il jeta la carte au sol, qui se posa sur un mince rayon de lumière pénétrant par un joint manquant à la porte latérale de la camionnette… des inscriptions apparurent sur le petit carton blanc comme par magie. Van pouffa d’un rire hystérique en attrapant Alphonse par la manche de sa chemise.
MAIS OUI ! AHAH ! De l’encre au citron ! Ce sacré Doc et sa légendaire peur de modifier le continuum espace-temps ! AHAH ! Vite mon téléphone.
Il composa les chiffres du numéro inscrit sur la carte… attente…
Oui ? Emmett Brown à l’appareil !
Emmett ! Je suis heureux de vous avoir au bout du fil, Van helsing à l’autre bout !
Van Helsing ?.... Oh ! Non de Zeus ! Mais ça fait à peine 10 jours que nous nous sommes vus, un problème ?
Je le crains Doc. Il a recommencé, comme en 1985 après l’attaque des libyens qui ont causé votre mort, il faut nous sortir de là.
Comme en… mais nous sommes en 1985 ! Et… je ne suis pas mort !
Ah désolé, non, je vous appelle du futur, en 2014. J’ai retrouvé la carte que vous m’aviez laissée à l’encre de citron pour qu’elle passe inaperçu, le numéro semble fonctionner à travers le temps. J’ai besoin d’un gros coup de main, le monde a besoin de votre machine Doc, c’est une question de vie ou de mort pour l’humanité !
Non… non, je… j’ai décidé de ne plus voyager dans le temps, cela génère trop de bouleversements dans l’espace-temps et les failles temporelles créent trop de présents parallèles. Il y a trop de risques vous le savez bien, modifier le futur peut avoir des conséquences irrémédiables sur le passé et…
Doc… il va recommencer, devenir le maître du monde. Je ne veux pas modifier le futur mais le passé, pour empêcher ce futur-là de devenir réalité. Il faudrait que nous revenions à une date précise pour empêcher Vlad d’être expédié chez quelqu’un et rester dans un coffre éternellement. Doc… l’avenir de l’humanité !
Un long silence écrasant fut à peine troublé par les gémissements incompréhensibles d’Alphonse, cherchant à dégager sa manche de la main de Van, les yeux injectés de sang « JE DEVIENS FOU C’EST TOUS DES MALADES JE NE COMPRENDS RIEN ! »
‒… vous n’êtes pas seul Van ?
En effet… je dois être avec un descendant caché des Tannen… c’est pathétique. Mais c’est lui la clé du coffre, c’est aussi lui qui doit rendre sa liberté à Dracula… alors Doc, vous marchez ?
Bonté divine ! Si j’avais su un jour que je me cognerais la tête sur la céramique des toilettes pour en sortir le convecteur temporel… je l’aurais inventé pour faire machine arrière !







1 commentaire:

  1. Génial ! Fallait oser, Nécro l'a fait... Inviter Emmet Brown au festin autour de la malle. J'adore. ;-)

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