samedi 18 octobre 2014

En malle close Chapitre 10, par Frédéric

Alphonse Frasier est dans une mauvaise posture. Le voilà prisonnier de sa tendre maman et de ses complices échapper d’une clinique gériatrique sous acide. L’histoire s’emballe, le complice mystérieux n’a toujours pas dévoilé son visage. Qu’ont-ils bien pu inventer? Certes je ne sais pas tout de la vie de ma mère, mais je suis son fils quand même, comment a-t-elle pu en arriver à cette extrémité?

Alphonse sort de sa songeuse brume et remarque que les libidineuses copines de sa maman s’avancent vers lui tel le loup dans le petit chaperon rouge, montrant les dentiers luisants, avec des vêtements qui ne lui appartiennent pas.

« — Dites donc les filles, c’est quoi ce costume? Vous m’emmenez danser au bal d’Halloween?

— Tais-toi morveux, c’est pas le moment de nous énervés, sinon tu vas souffrir. » Souffle l’une d’elles dans l’espace de son dentier brillant.

« — Tient toi sage, nous n’en avons pas pour longtemps mon grand, si tu ne restes pas calme, tu vas goûter à un de mes Témesta je te préviens. » Susurra l’autre avec malice.

Faut dire que j’aurais dû m’inquiéter plus que je ne l’ai fait quand j’y repense. J’ai été beaucoup trop gentil avec ces dames, que voulez-vous, faiblesse de la politesse de mon éducation face à ces vieilles biques. Quand on a le respect des anciens, il faudrait y mettre une limite.

Là, je me retrouve affublé d’un uniforme qui me permet juste de me rendre compte que l’homme que je remplace a une carrure plus large que la mienne, mais aucun signe distinctif, pas de noms, rien, aucun indice. Bizarre, et me voilà en route pour je ne sais quelle destination, enfermer dans ce maudit coffre. J’ai gagné ma journée, tu parles d’un congé. Alors évidemment ça n’a pas été sans mal encore que pour leurs âges, j’aurai cru ces vipères moins capables de m’embarquer comme elles l’ont fait.

L’ombre, celui que j’imagine être un homme ne s’est mis en mouvement qu’une fois le coffre refermer alors ma piste d’indices est fine, très fine.

« Oh!! Bordel, eh les anciens!!!! vous pouvez pas prendre les virages un peu moins secs là!?!!?? »

Incroyable ça, elles ont trouvé un véhicule, j’hallucine, ça va faire bientôt vingt minutes que j’essaye de défaire mes liens et que l’on tourne dans toutes les directions et……
« PpPpPppRrrRrooôoueeêêeettttttt!! »

« Dit donc jeune homme un peu de retenu hein!!! Et puis c’est quoi cette odeur?? Qu’est-ce que tu lui as donné à manger à ton fils, Rosy?!?? » Beugla Clothilde.

« — Oh ça va les viocs!!!! Si on peut même plus péter tranquille!! Toute façon chez moi c’est comme ça qu’ça s’passe, les clandos qui peuvent pas payer le loyer c’est la porte!!! Dehors!! Oust les clodos!!! 

— La politesse se perd chez les jeunes, il n’y a plus de respect. Acquiesça recta Jacqueline.

— À qui le dit tu Jacqueline, j’ai tant fait pour ce maraud et regarde le remerciement! Lança d’une voix plaintive Rosy.

— Et c’est reparti!! Les trois commères et leur litanie, et gnagnagna le respect, et gnagnagna j’appellerais bien la police et gnagnagna discours de viocs! Vieilles viocs!! Sales viocs pourquoi vous m’avez embarqué comme ça dans votre aventure a deux balles??!!!! Là on fait moins les malines hein?? Il est où votre pote là??!!! Il est au volant hein, alors y a plus personne pour me faire taire hein???!!!!! Alors!!??? Vous allez répondre oui??!!!!!! »

Alphonse éclata en sanglot dans la grosse boite qu’il secouait de moins en moins tellement il venait de se fatiguer à essayer de l’ouvrir. Il est sur le point de craquer, ses nerfs le lâchent. Le véhicule freine… Pas un bruit, la porte s’ouvre d’un bruit très sec, on sent presque l’énervement dans le geste du chauffeur qui vient de rejoindre les vieilles dames à l’arrière de la camionnette.

« — Nous sommes arrivés mesdames, que décidez-vous? Allons-nous jusqu’au bout de l’histoire?? Il est encore temps de faire marche arrière, certes à l’Esperanza ils s’en rendront compte, mais nous pouvons encore nous raviser et partir loin d’ici. Vous savez tous trois ce que je pense de cette histoire, n’est-ce pas??! Dit la voix grave aux trois femmes.

— Nous n’avons quand même pas fait tous ces efforts pour si peu, nous devons finir le travail, les filles!! S’exclama Jacqueline

— Qu’en pensez-vous? S’excita Clothilde.

— Nous n’avons pas vraiment le choix, il faut que nous nous décidions, Hubert a droit aussi à la liberté. Souffla Rosy.

— Hubert??!!!! C’est qui ce Hubert!!!????? hein, c’est qui lui!!??? Maman??!!!! Maman, tu es là???

— Chuttt Alphonse, reste calme, sinon je demande à Hubert de s’occuper de te faire taire, tu m’as compris mon garçon? Dit d’un ton sec et ferme Rosy.

— Mais maman, pourquoi moi? Et c’est quoi cet Esperanza?? Et ton Hubert c’est qui??? Tu as un amant, c’est ça?? Pourquoi tu ne m’en as pas parlé???? S’essouffla Alphonse.


1 commentaire:

  1. Oh, ça commence à sentir ... le roussi ! ;-)
    Est ce que les amants se cachent dans les malles au lieu des placards de nos jours ? La question reste entière. Affaire à suivre. :-)

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