Alphonse Frasier est dans une mauvaise
posture. Le voilà prisonnier de sa tendre maman et de ses complices échapper d’une
clinique gériatrique sous acide. L’histoire s’emballe, le complice mystérieux n’a
toujours pas dévoilé son visage. Qu’ont-ils bien pu inventer? Certes je ne sais
pas tout de la vie de ma mère, mais je suis son fils quand même, comment a-t-elle
pu en arriver à cette extrémité?
Alphonse sort de sa songeuse brume et
remarque que les libidineuses copines de sa maman s’avancent vers lui tel le
loup dans le petit chaperon rouge, montrant les dentiers luisants, avec des
vêtements qui ne lui appartiennent pas.
« — Dites donc les filles, c’est quoi
ce costume? Vous m’emmenez danser au bal d’Halloween?
— Tais-toi morveux, c’est pas le moment de
nous énervés, sinon tu vas souffrir. » Souffle l’une d’elles dans l’espace
de son dentier brillant.
« — Tient toi sage, nous n’en avons
pas pour longtemps mon grand, si tu ne restes pas calme, tu vas goûter à un de
mes Témesta je te préviens. » Susurra l’autre avec malice.
Faut dire que j’aurais dû m’inquiéter plus
que je ne l’ai fait quand j’y repense. J’ai été beaucoup trop gentil avec ces
dames, que voulez-vous, faiblesse de la politesse de mon éducation face à ces
vieilles biques. Quand on a le respect des anciens, il faudrait y mettre une
limite.
Là, je me retrouve affublé d’un uniforme
qui me permet juste de me rendre compte que l’homme que je remplace a une
carrure plus large que la mienne, mais aucun signe distinctif, pas de noms,
rien, aucun indice. Bizarre, et me voilà en route pour je ne sais quelle
destination, enfermer dans ce maudit coffre. J’ai gagné ma journée, tu parles d’un
congé. Alors évidemment ça n’a pas été sans mal encore que pour leurs âges, j’aurai
cru ces vipères moins capables de m’embarquer comme elles l’ont fait.
L’ombre, celui que j’imagine être un homme
ne s’est mis en mouvement qu’une fois le coffre refermer alors ma piste d’indices
est fine, très fine.
« Oh!! Bordel, eh les anciens!!!! vous
pouvez pas prendre les virages un peu moins secs là!?!!?? »
Incroyable ça, elles ont trouvé un
véhicule, j’hallucine, ça va faire bientôt vingt minutes que j’essaye de
défaire mes liens et que l’on tourne dans toutes les directions et……
« PpPpPppRrrRrooôoueeêêeettttttt!! »
« Dit donc jeune homme un peu de
retenu hein!!! Et puis c’est quoi cette odeur?? Qu’est-ce que tu lui as donné à
manger à ton fils, Rosy?!?? » Beugla Clothilde.
« — Oh ça va les viocs!!!! Si on
peut même plus péter tranquille!! Toute façon chez moi c’est comme ça qu’ça s’passe,
les clandos qui peuvent pas payer le loyer c’est la porte!!! Dehors!! Oust les
clodos!!!
— La politesse se perd chez les jeunes, il
n’y a plus de respect. Acquiesça recta Jacqueline.
— À qui le dit tu Jacqueline, j’ai tant
fait pour ce maraud et regarde le remerciement! Lança d’une voix plaintive
Rosy.
— Et c’est reparti!! Les trois commères et
leur litanie, et gnagnagna le respect, et gnagnagna j’appellerais bien la
police et gnagnagna discours de viocs! Vieilles viocs!! Sales viocs pourquoi
vous m’avez embarqué comme ça dans votre aventure a deux balles??!!!! Là on
fait moins les malines hein?? Il est où votre pote là??!!! Il est au volant
hein, alors y a plus personne pour me faire taire hein???!!!!! Alors!!??? Vous
allez répondre oui??!!!!!! »
Alphonse éclata en sanglot dans la grosse
boite qu’il secouait de moins en moins tellement il venait de se fatiguer à
essayer de l’ouvrir. Il est sur le point de craquer, ses nerfs le lâchent. Le
véhicule freine… Pas un bruit, la porte s’ouvre d’un bruit très sec, on sent
presque l’énervement dans le geste du chauffeur qui vient de rejoindre les
vieilles dames à l’arrière de la camionnette.
« — Nous sommes arrivés mesdames, que décidez-vous?
Allons-nous jusqu’au bout de l’histoire?? Il est encore temps de faire marche
arrière, certes à l’Esperanza ils s’en rendront compte, mais nous pouvons
encore nous raviser et partir loin d’ici. Vous savez tous trois ce que je pense
de cette histoire, n’est-ce pas??! Dit la voix grave aux trois femmes.
— Nous n’avons quand même pas fait tous ces
efforts pour si peu, nous devons finir le travail, les filles!! S’exclama
Jacqueline
— Qu’en pensez-vous? S’excita Clothilde.
— Nous n’avons pas vraiment le choix, il
faut que nous nous décidions, Hubert a droit aussi à la liberté. Souffla Rosy.
— Hubert??!!!! C’est qui ce Hubert!!!?????
hein, c’est qui lui!!??? Maman??!!!! Maman, tu es là???
— Chuttt Alphonse, reste calme, sinon je
demande à Hubert de s’occuper de te faire taire, tu m’as compris mon garçon?
Dit d’un ton sec et ferme Rosy.
— Mais maman, pourquoi moi? Et c’est quoi
cet Esperanza?? Et ton Hubert c’est qui??? Tu as un amant, c’est ça?? Pourquoi
tu ne m’en as pas parlé???? S’essouffla Alphonse.
Oh, ça commence à sentir ... le roussi ! ;-)
RépondreSupprimerEst ce que les amants se cachent dans les malles au lieu des placards de nos jours ? La question reste entière. Affaire à suivre. :-)